En tant que maître d’oeuvre spécialiste des rénovations globales de copropriétés, les conseils syndicaux nous demandent régulièrement quel matériau choisir pour l’isolation des façades. Il y a plusieurs critères à prendre en compte dans le choix des matériaux d’isolation, dont les principaux sont :

  • La performance thermique d’hiver
  • La performance thermique d’été (confort d’état)
  • La sécurité incendie
  • La pérennité
  • Le prix
  • La qualité environnementale du matériaux

Sur le plan de la performance thermique d’hiver, c’est la mousse résolique qui est le meilleur, mais également le plus cher. On le réserve généralement à l’isolation des fonds de balcons pour limiter l’épaisseur tout en conservant une bonne résistance thermique.

Sur le plan du confort d’été, les deux phénomènes importants à prendre en compte sont l’inertie et le déphasage de la paroi.

  • L’inertie permet de lisser les fluctuations de température au cours de la journée. Cette dernière dépend de la densité du matériaux et c’est donc la structure porteuse (dalles et murs bétons) qui joue le rôle principal. De ce fait, l’inertie du bâtiment sera pratiquement identique quelque soit le matériaux d’isolation utilisé.
  • Le déphasage est la capacité de la paroi à décaler dans le temps le pic de température entre l’extérieur et l’intérieur. Une paroi en béton+laine de roche déphase de 11h contre 9h pour une paroi en béton + polystyrène. La laine de roche est donc plus performante pour le confort d’été, même si c’est faiblement significatif.

Sur le plan de la sécurité incendie, l’avantage va à la laine de roche. C’est un des éléments qui fait que les bailleurs sociaux privilégient souvent l’isolation par laine de roche sous enduit. En cas d’isolation avec du polystyrène, nous prévoyons des bandes de recoupement en laine de roche à chaque niveau.

Sur le plan de la pérennité, on peut mettre n’importe quel matériaux (laine de chanvre, laine de bois etc.) sous vêture puisque c’est la vêture qui fait la pérennité. Lorsque l’on isole sous enduit (moins onéreux), on utilise généralement de la laine de roche ou du polystyrène selon un système de fixation collé/calé et chevillé. Le chevillage assure la pérennité du complexe. Le nombre de cheville est déterminé par un test à l’arrachement réalisé par l’entreprise avant son intervention. Par ailleurs, il n’y a plus de risque de déformation ou de gondolement si l’on applique un enduit adapté, sous avis technique, même avec la laine de roche qui a un coefficient de dilation faible.
A noter que la pérennité de l’isolation vient aussi de la qualité de stockage (protection face aux UV et aux intempéries) et de pose du complexe et donc de l’expérience de l’entreprise retenue pour faire les travaux. Qu’il s’agisse de laine de roche ou de polystyrène blanc ou gris, nous sommes dans les deux cas face à des matériaux très utilisés et donc très bien maîtrisés par les entreprises expérimentées.

Sur le plan du coût, le polystyrène offre le meilleur compromis prix/performance thermique d’hiver, ce qui en fait le matériau le plus choisi par les copropriétés, le critère prix étant souvent déterminant.

Sur le plan de la qualité environnementale, les isolants bio-sourcés (laine de chanvre, laine et fibre de bois etc.) sont les plus respectueux de l’environnement et les plus sains. Ils sont principalement mis en œuvre sous un bardage. Le seul isolant bio-sourcé proposé en ITE sous enduit est le panneau de fibre de bois, dont la mise en œuvre est similaire à un isolant plus classique. A noter toutefois qu’il existe peu d’avis techniques valides pour ce type d’isolant, sa mise en œuvre devra donc être validée par le bureau de contrôle pour que l’assurance Dommage-Ouvrage de l’opération accepte d’en assurer les risques. Le coût de ce type d’isolants est 20 à 40% plus cher ce qui peut faire reculer les copropriétés. Dans certains territoires comme la Métropole de Lyon (Eco-Rénov), les aides financières sont bonifiées en cas d’utilisation de matériaux biosourcés ce qui peut rendre ces derniers aussi compétitifs que des matériaux traditionnels : a faire étudier de près par votre bureau d’études maître d’oeuvre !

En tant que maître d’oeuvre totalement indépendant, Sénova apporte à toutes les copropriétés un conseil neutre sur ce point, le but étant de sélectionner le matériaux le plus pertinent par rapport aux besoins de la copropriété. En cas d’hésitation, nous pouvons également consulter les entreprises sur plusieurs variantes entre différents matériaux d’isolation.