Les copropriétés sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans une démarche de rénovation globale, comprenant a minima l’isolation du bâtiment et la mise en place d’un système de ventilation moderne.
Le plus souvent, le système retenu est un système de ventilation mécanique hygroréglable car ce dernier a l’avantage de moduler le débit d’extraction (VMC Hygro A) selon d’humidité du logement ainsi que le débit d’entrée d’air neuf (VMC Hygro B). Concrètement, lorsque vous occupez votre logement, alors le taux d’humidité monte, et les bouches de ventilation s’agrandissent pour augmenter le renouvellement de l’air intérieur. En revanche, si vous n’occupez pas votre logement, alors ce dernier reste sec, la ventilation n’est pas nécessaire, et les bouches se réduisent pour éviter de faire entrer de l’air froid inutilement. Cela présente donc l’avantage de réduire les déperditions thermiques, mais d’aucuns s’inquiètent de l’éventuelle baisse de la qualité de l’air. Alors, qu’en est-il vraiment ?
Avant toute chose, il est à noter que l’Agence Qualité Construction (AQC) a recensé dans ses enquêtes de nombreuses erreurs de mise en œuvre altérant le fonctionnement des ventilations hygroréglables en rénovation. Parmi les plus classiques :
- Des cas de bouches de ventilation (entrées ou extractions) non hygroréglables ont été relevés ;
- Des entrées d’air et des bouches d’extraction manquantes dans certaines pièces ;
- Des bouches obturées.
En revanche, à chaque fois que la mise en œuvre a été faite conformément aux règles de l’art, il n’a pas été décelé de débits de ventilation insuffisants. A l’heure actuelle d’après l’AQC, il n’a pas été prouvé que la mise en œuvre de ventilation hygro B implique un débit de ventilation insuffisant ainsi qu’une réduction de la qualité de l’air.
De façon similaire, les bureaux d’études spécialisés dans l’analyse de la qualité de l’air (Allie’Air) ainsi que le Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques (CETIAT) constatent que l’ensemble des systèmes de ventilation y compris Hygro A et B sont très satisfaisants au regard des besoins de l’occupant : c’est-à-dire au niveau de la teneur en humidité et de la concentration de CO2 du logement. A noter qu’à l’heure actuelle les composés organiques volatiles (COV) et la présence de moisissure ou de champignons n’entrent pas en considération pour le dimensionnement des systèmes de ventilation. En effet, la ventilation n’a jamais été conçue avec pour objectif premier d’éliminer les COV présents dans l’air : cela doit être directement anticipé en phase conception, par exemple en choisissant des matériaux sans formaldéhyde.
Dans son rapport « Performance de la ventilation et du bâti », l’ADEME met également en avant le bon fonctionnement de ces systèmes lorsqu’ils sont réalisés dans les règles de l’art. Les résultats des mesures, portant sur une trentaine d’appartements, montrent que les systèmes hygroréglables permettent de ventiler les pièces au-delà même du débit fixé par l’arrêté du 24 mars 1982. De plus, l’analyse des débits de ventilation montre une forte amplitude de variation (différence entre le débit maximal et minimal) traduisant la bonne adaptation des systèmes hygroréglable aux fortes variations d’occupation et d’usage du logement.
En conclusion, lorsque le système de ventilation est dimensionné et mis en œuvre dans les règles de l’art, les ventilations hygroréglable type A et B délivrent les débits nécessaires à un bon renouvellement d’air. De plus la VMC Hygro B réagit mieux que les autres systèmes en cas de « surpopulation » du logement en délivrant des débits d’air plus importants pour assurer un taux d’humidité et de CO2 admissibles. A noter qu’un facteur influant également sur la qualité du renouvellement d’air est le degré de rénovation du bâtiment comprenant ou non la reprise de l’étanchéité à l’air.
Vous avez un projet de rénovation ? Assurez-vous que votre maître d’œuvre est parfaitement sachant sur le sujet de la ventilation et qu’il a bien prévu de superviser la bonne exécution des travaux dans les appartements.
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