Chaque année, en France, plus de 350 kg de déchets sont produits par personne. Pourtant, 30 % à 40 % de ces déchets pourraient être revalorisés par le compostage, processus naturel fantastique pour vous et pour la planète. Pour faire simple, il s’agit d’un processus de transformation biologique des matières organiques en présence d’eau et d’air. Tout le monde peut bénéficier de ses bienfaits, même ceux qui n’ont pas la joie de posséder un jardin : un composteur trouve aussi très bien sa place au pied des copropriétés lorsqu’un groupe de résidents et/ou copropriétaires sont motivés à composter.

Il est relativement facile de mettre en place et de s’occuper d’un compost collectif. Il suffit simplement de s’informer préalablement sur le fonctionnement du compost et des gestes à adopter et à éviter.

Pourquoi composter ?

Simple, efficace, écologique, le compostage des déchets de cuisine et de jardin présente bien des avantages :

  • Réduire le contenu de sa poubelle et donc le volume d’ordures ménagères à traiter par la collectivité et ainsi réduire les coûts de collecte et de traitement des déchets de la copropriété ;
  • Réduire les émissions de CO2 provoquées par la collecte, l’incinération et le stockage des déchets ;
  • Si la copropriété dispose d’un potager collectif et/ou d’espaces verts obtenir un excellent fertilisant et un amendement pour la terre gratuitement. Le compost reproduit en effet le cycle naturel de la matière : les végétaux morts se décomposent et se recyclent à l’infini ;
  • Créer ou renforcer le lien social des résidents en organisant des rencontres pour la gestion du compost.

Que peut-on composter et quels gestes adopter ?

 Les déchets compostables

Attention ! Composter ne consiste pas à mettre l’ensemble des déchets ménagers et du jardin dans le bac de compostage, car tout ne se décomposera pas à la même allure. Sénova vous propose la liste des déchets qui seront heureux de se retrouver dans le composteur et d’autres qu’il faut bannir :

Peut-être n’avez-vous pas une mémoire d’éléphant ? Rien ne vous oblige à apprendre par cœur cette liste. Vous pouvez installer cet aide-mémoire à proximité des bacs de compostage.

La règles d’or pour un bon compostage

 Et non, le compost ne dégage pas d’odeurs nauséabondes ! Si c’est le cas, c’est qu’il n’a pas été réalisé correctement. Pour éviter cette situation, il y a quelques règles à respecter. À chaque apport, bien mélanger les différentes catégories de déchets à proportion de :

  • 1/3 minimum de matières dures, structurantes, brunes et fibreuses (feuilles, bois broyé, taille de haies, paille, morceaux de carton non imprimé, etc.) provenant essentiellement des espaces verts, riches en carbone
  • 2/3 de matières humides molles, colorées et riches en azote (déchets provenant principalement de la cuisine)

Faire un grand mélange de toutes les matières contenues dans le bac environ tous les deux mois.

Qu’est-ce que le compostage collectif ?

Un site de compostage collectif permet aux habitants qui n’ont pas de jardin de composter ensemble, sur un espace commun. Le compostage collectif repose sur une gestion collective du site : chaque utilisateur contribue à son bon fonctionnement et à son entretien.

Il est composé généralement de trois bacs :

  • Un bac d’apport pour déposer les déchets compostables
  • Un bac structurant pour stocker le structurant (feuilles mortes, copeaux de bois, etc.) à ajouter aux déchets lors de chaque apport
  • Un bac de maturation pour stocker le compost en cours de transformation

Beaucoup de collectivité octroient des subventions pour favoriser le développement du compostage collectif. Vous pouvez vous mettre en relation avec elles pour connaître les conditions, le type et le montant des aides accordées.

Comment mettre en place un compostage collectif dans votre copropriété ?

Vous êtes désormais convaincu que le compostage c’est génial et vous souhaitez installer un composteur dans votre copropriété ?  Super !  Voici les démarches à suivre.

Réaliser un état des lieux

Avant toute chose, il est nécessaire de vérifier la faisabilité du projet. Pour ce faire, commencez par sonder les résidents pour connaître le taux d’intéressement. Dans un même temps, il faut que vous vérifiiez que la copropriété dispose :

  • D’un nombre de volontaires suffisant ;
  • D’un espace vert ;
  • D’un espace suffisamment grand pour installer les bacs à compost (au moins 10m²) ;
  • De matières carbonées (feuilles, taille de haies, herbe fanée, bois broyé, etc.) ;
  • D’un point d’eau et d’un lieu de stockage du matériel.

Si tous ces points sont cochés, vous pouvez passer à l’étape suivante.

Estimer le coût du matériel

Il est nécessaire d’estimer le coût de l’achat du matériel pour pouvoir voter le projet. Pour débuter facilement le compostage, il est conseillé de disposer d’au minimum :

  • 3 bacs (voir ci-dessus)
  • 1 fourche
  • 1 petite griffe
  • 1 petite et grande pelle
  • 1 bâche (3 x 2m)
  • 1 arrosoir
  • 1 brouette
  • Des sceaux que vous pouvez récupérer chez des commerçant

Cette liste est bien évidemment à adapter en fonction du nombre de participants.

En achetant du matériel d’occasion sur des sites web et dans des magasins dédiés, vous réduirez non seulement vos coûts, mais vous ferez aussi un geste précieux pour la planète !

Valider le projet

Le projet doit être validé lors d’un vote en Assemblée Générale. Lors de cette réunion, vous devez avoir toutes les informations indispensables à la compréhension du projet : le coût, le mode de financement, le montant potentiel des subventions pour définir le « reste à charge », les porteurs du projet et le nombre des résidents intéressés.

Installer et mettre en route

Si le projet a été voté, vous voici à l’étape la plus intéressante ! C’est le moment d’installer le matériel et définir les règles d’utilisation.

  • Achetez le matériel nécessaire (liste ci-dessus)
  • Installez les bacs à l’emplacement prévu à cet effet, si possible ombragé et facile d’accès ;
  • Distribuez les sceaux lors d’une réunion d’informations conviviales avec l’ensemble des résidents ;
  • Formalisez le mode de fonctionnement du site ;
  • Et pour finir, imprimez le mode d’emploi ci-dessus, créé par Sénova, et veillez à ce qu’il résiste aux aléas climatiques.

 Pour aller plus loin : compostage et lombricompostage – quel différence ?

Le lombricompostage fait appel à des verres de terre spécifiques dont l’activité biologique permet de transformer les déchets organiques sans aucune odeur ou nuisance : L’Eisenia foetida qui préfère les matières en décomposition et l’Eisenia andreï qui s’attaque plus facilement aux matières fraîches.

Le lombricompostage est bien plus adapté pour les appartements : il est plus petit et plus pratique pour les déchets ménagers. Au lieu d’avoir trois grands bacs à compost les uns à côté des autres, le lombricompost est composé d’étages superposés :

  • Un bac de récupération du « thé de compost » au pied de la pile ;
  • Un étage finement troué pour permettre au liquide de couleur dans le bac inférieur, domicile des vers de compost à son lancement ;
  • Une fois ce bac plein, remplir celui du dessus. Son fond sera également percé afin de permettre la migration des vers d’un étage à un autre et ainsi de suite ;
  • Lorsque que le lombricompost du bac inférieur est prêt, placez-le au-dessus de la pile.

Vous voilà devenu un AS du compostage. Vous disposez maintenant de toutes les clés pour composter dans votre copropriété. Et si vous aimez prendre ce type d’initiative, aménager un local à vélo ou créer un jardin potager collectif devraient vous intéresser. À vos marques, prêt, compostez !