Les copropriétés se demandent souvent quel est l’intérêt d’un audit énergétique conforme au cahier des charges de l’ADEME (ou, par extension, de l’APC / ALE) par rapport à un simple audit réglementaire. Pourtant, ces deux types d’audit énergétique proposent des contenus bien différents.

Que contiennent chacun des deux audits ?

Au regard de la loi, un audit réglementaire contient :

  • Un descriptif des parties communes et privatives du bâtiment ;
  • Une enquête auprès des occupants. Elle doit notamment renseigner sur le confort thermique ressenti par les occupants, leurs consommations d’énergie ou encore leur opinion quant à de futurs travaux de rénovation ;
  • Une visite de la copropriété et d’un échantillon de logements ;
  • Une estimation des consommations d’énergie ;
  • Le classement énergétique du/des bâtiment(s) sur les échelles du DPE ;
  • Des préconisations visant à améliorer la performance et la gestion des équipements, notamment les installations de chauffage ou de refroidissement ;
  • Des propositions de travaux améliorant la performance énergétique du/des bâtiment(s).

Le cahier des charges de l’audit ADEME, quant à lui, propose le contenu suivant :

  • Un état des lieux incluant :
    • Le recueil des informations disponibles auprès du maître d’ouvrage (factures, plans de bâtiments, schémas des réseaux électrique et de fluides, données de suivi énergétique, abonnements et contrats d’exploitation, livret de chaufferie) ;
    • Une description   du   bâtiment   ainsi   qu’une   évaluation   de   ses   caractéristiques architecturales, urbaines et paysagères ;
    • Une description synthétique des principes constructifs et des désordres apparents ;
    • Une caractérisation des locaux en fonction des facteurs climatiques ;
    • Un état des lieux du bâti et des installations ;
    • Un contrôle de fonctionnement des installations ;
    • Un examen des contrats d’exploitation.
  • Un bilan énergétique et des préconisations, notamment :
    • Une analyse critique de la situation existante (notamment des anomalies et déficiences). Ici, le cahier des charges précise : « Le prestataire ne négligera aucun gisement d’économie d’énergie et analysera tous les équipements consommateurs d’énergie
      […] ayant un impact sur le bilan énergétique du site » ;
    • Un bilan énergétique global : « Les consommations réelles, issues des mesures, relevés et factures des trois dernières années seront confrontées avec les résultats obtenus par un calcul théorique des consommations » ;
    • Le calcul des consommations réglementaires ;
    • Des propositions d’amélioration hiérarchisées ;
    • Un descriptif de l’impact énergétique et écologique des préconisations.
  • Des programmes d’amélioration visant différents niveaux de performance énergétique après travaux, avec les objectifs suivants :
    • Le niveau réglementaire BBC Rénovation ;
    • Un niveau équivalent à 50kWhEP/m².an ;
    • Une réduction de 75 % des consommations totales de la copropriété.

À noter qu’au cours de cette étape, le bureau d’études thermiques réalisant l’audit se doit d’insister sur les actions correctives ne nécessitant pas de travaux et sur des travaux techniquement envisageables sur le bâti.

  • Une analyse financière (pour chaque scénario défini plus tôt) comprenant notamment :
    • Le calcul du temps de retour sur investissement ;
    • La prise en compte de tous les coûts (travaux, exploitation, entretien, renouvellement) ;
    • La mention des aides financières disponibles.

Quel est l’intérêt d’un audit ADEME ?

Il apparait nettement que l’audit ADEME est non seulement plus complet, mais aussi plus exigeant envers le bureau d’études thermiques qui réalise l’audit. Ceci lui permet d’éviter différents écueils des audits réglementaires. Par exemple, ces derniers sont souvent sujets à des approximations dans les calculs, négligent le confort thermique ressenti par les occupants et ne s’attardent pas sur les problèmes de gestion du chauffage (contrats d’exploitation), alors que ces points sont soulignés dans le cahier des charges de l’ADEME.

Par ailleurs, les audits réglementaires aboutissent bien souvent à des préconisations plus basiques, moins adaptées au cas de la copropriété, et occultent complétement le financement des travaux de rénovation énergétique préconisés. Autre avantage de l’audit ADEME, des programmes de travaux visant différents niveaux de performance énergétique doivent être proposés : cela permet d’offrir à la copropriété des options plus ou moins coûteuses (étant donné que plus une rénovation est ambitieuse, plus elle est chère) et lui laisse une liberté de choix selon les moyens qu’elle est prête à y investir.

Dernier point, et pas des moindres, la réalisation d’un audit conforme au cahier des charges de l’ADEME ouvre la porte à des subventions qui remboursent généralement la moitié du prix de l’audit ! Attention cependant : ces aides sont souvent réservées aux copropriétés non soumises à l’obligation de réaliser un audit avant fin 2016. Vous pouvez, à ce sujet, consultez nos articles sur les aides financières pour l’audit énergétique en Île-de-France et en Rhône-Alpes.

Tous les audits énergétiques réalisés par le bureau d’études thermiques Sénova sont a minima conformes au cahier des charges de l’ADEME. Cela nous permet de vous garantir un audit utile et pertinent et de vous faire bénéficier d’une aide financière. Mais il est recommandé d’aller plus loin avec un audit énergétique architectural ou un audit global partagé, afin de mettre en mouvement votre copropriété vers des travaux de rénovation énergétique, pour un habitat plus économe, plus confortable et plus sain.